Défendre nos territoires

Il est urgent de réparer les fractures territoriales

Les constats :

• Avec la limitation à 80 km/h généralisée sur 400 000 km de routes secondaires, l’augmentation du coût et de la fréquence des contrôles techniques (aujourd’hui suspendu quelques mois), la privatisation et la multiplication des radars mobiles, le gouvernement s’est livré à un véritable acharnement contre les automobilistes. Des hausses de taxes sans précédent sur les carburants ont été mises en œuvre en 2018. Un automobiliste faisant un plein de 50 litres de gasoil par semaine a payé 200 € de taxes supplémentaires en 2018. Les hausses de taxes sur les carburants et le chauffage prévues cette année ont été finalement annulées, mais le gouvernement n’a pris aucun engagement pour les hausses programmées en 2020, 2021 et 2022.
Cette politique touche au premier chef les territoires ruraux dans lesquels prendre sa voiture n’est pas un choix. Selon l’Insee, 7 salariés sur 10 utilisent leur voiture pour aller travailler (contre seulement 12% à Paris). Tout le monde n’a pas la possibilité de prendre le vélo ou le métro pour aller travailler. Selon le Cerema, 1 Français sur 3 vit dans une « zone blanche de mobilité », c’est-à-dire sans transports en commun. Selon un sondage Ifop, 77% des personnes habitant à 60 km de leur lieu de travail sont propriétaires d’une voiture diesel contre la moitié des urbains.

• Pour les plus de 4 millions de familles françaises qui se chauffent au fioul, le coût est devenu exorbitant sous le double effet de l’augmentation du prix du pétrole et des hausses de taxes de l’année dernière. Le prix du litre est passé de 0,7 € en 2017 à 0,9 € aujourd’hui. Le coût pour une cuve de fioul de 2 000 litres a augmenté de plus de 400 € en un an.

Le dédoublement dans les réseaux d’éducation prioritaire (essentiellement concentrés dans les banlieues) a entraîné des fermetures de classes dans les territoires ruraux : au niveau national, le déficit global entre ouvertures et fermetures est de 808 classes dans les territoires ruraux.

• Emmanuel Macron a déclaré attendre 13 milliards d’euros d’économies supplémentaires des collectivités locales. Le montant de la dotation forfaitaire aux communes a été diminué pour 22 000 communes cette année, soit les deux tiers d’entre elles. L’Etat demande aux communes de s’appliquer une rigueur qu’il ne s’applique pas à lui-même puisque les dépenses de l’Etat augmentent encore plus que sous François Hollande (de l’ordre de + 10 milliards d’euros en 2018-2019 contre + 3 milliards d’euros en 2013-2014).

• L’Etat ne respecte pas ses engagements financiers pour sauver de la fermeture les milliers de kilomètres de petites lignes ferroviaires. Dans le même temps, le coût du projet de super-métro en Île-de-France est estimé à 35 milliards d’euros.

Nos propositions :

• Un « bouclier rural » : zéro fermeture de classe d’école, de bureau de poste ou de petite ligne ferroviaire dans les territoires ruraux.

Annuler les augmentations de taxes sur les carburants appliquées en 2018 et ne pas les augmenter d’un centime jusqu’à la fin du quinquennat.

• Plutôt que d’investir des milliards d’euros supplémentaires dans l’éolien qui n’améliore pas notre bilan carbone (le nucléaire étant moins coûteux et déjà décarboné), prendre en charge l’investissement dans des pompes à chaleur pour les ménages qui se chauffent au gaz ou au fioul.

Doubler le nombre de maisons de santé.

Supprimer la limitation de vitesse à 80 km/h, investir pour la sécurité des routes et laisser aux départements la possibilité d’abaisser la vitesse sur les tronçons les plus accidentogènes.

Imposer l’équité dans les investissements publics entre métropoles et territoires ruraux : la politique pour les banlieues (dite politique de la ville) doit laisser place à une seule politique de l’aménagement du territoire fondée sur le principe simple « 1 € pour les banlieues, 1 € pour les territoires ruraux ».

Instaurer la préférence locale dans la restauration collective des établissements scolaires, des administrations et des hôpitaux : c’est bon pour l’environnement, bon pour nos agriculteurs et bon pour la qualité alimentaire.

Maintenir le budget des aides européennes aux agriculteurs (PAC) menacé d’une baisse jusqu’à 15% pour la période 2020-2027.

Simplifier radicalement les normes agricoles pour renforcer la compétitivité de notre agriculture.

Simplifier les contraintes administratives pesant sur les chasseurs (simplification du permis de chasser, des procédures d’établissement des listes de nuisibles…).