Face à la flambée de la délinquance, la peur doit changer de camp
Les constats :
• Nous assistons à une flambée de violence. Le bilan de la délinquance pour le premier semestre 2018 recense un record de 173 000 actes de violence « gratuite » (non frauduleuse), soit 956 agressions par jour. Les forces de l’ordre paient un lourd tribut : 17 000 violences contre des dépositaires de l’autorité publique sont recensées au premier semestre 2018, soit 94 par jour.
• Selon la DEPP, 442 incidents graves sont signalés chaque jour dans les collèges et lycées de France. L’école doit redevenir un sanctuaire et non un lieu de violences quotidiennes. Des milliers d’enseignants ont réagi sur Twitter en partageant leur expérience par le hashtag #PasDeVague, révélant ainsi de nombreux exemples de cas étouffés. Nous sommes catégoriques : les professeurs doivent pouvoir assurer leurs missions de transmission dans un cadre serein. Les élèves quant à eux doivent pouvoir évoluer dans un environnement apaisé où l’autorité du professeur est respectée.
• L’objectif de construction de nouvelles places de prison sur le mandat a été divisé par deux : 7 000 à la place des 15 000 promises pendant la campagne présidentielle. Emmanuel Macron répond à la surpopulation carcérale par un allègement des sanctions. Son « plan prison » présenté en mars 2018 consiste à diminuer le nombre de peines de prison (interdites en dessous d’un mois, peines alternatives privilégiées en dessous de 6 mois). La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, confirme ainsi qu’il y aura à terme 8 000 prisonniers en moins. Ils veulent moins de peines de prison ; nous voulons plus de places de prison. Rappelons que la France emprisonne moins que la moyenne européenne et que le Royaume-Uni a 50% de prisonniers en plus que la France. En 2018, seuls 300 millions d’euros étaient prévus pour la construction de nouvelles prisons – il en faudrait trois fois plus.
• En septembre 2018, la surpopulation carcérale a atteint un record avec 70 164 détenus pour 60 000 places. Et près de 100 000 peines d’emprisonnement ne sont toujours pas exécutées ou sont en cours d’exécution.
• Les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de remplir leurs missions. Dans de nombreux commissariats et casernes, leurs équipements sont obsolètes. Alors que le gouvernement annonce investir dans des « tablettes » pour les forces de l’ordre, il faudrait déjà s’assurer qu’elles disposent de suffisamment de véhicules, d’armes, de gilets pare-balles et de menottes en état de fonctionner correctement, ce qui est loin d’être le cas.
• La sécurité n’est pas une priorité du gouvernement : cette année, le budget de la mission « sécurités » n’augmente que de 0,3 milliard d’euros (+ 1,8%). Il augmente moins que le budget de l’aide publique au développement ou que le budget pour l’accueil des immigrés. Surtout, les dépenses d’investissement baissent cette année de 13% pour la gendarmerie nationale et de 19% pour la police nationale. Faute d’avoir réduit la dépense publique qui augmente encore plus que sous François Hollande, le gouvernement n’a pas les moyens de financer le réarmement régalien qu’exige la situation de notre pays.
Nos propositions :
• Instaurer des peines-plancher pour tous ceux qui s’en prennent aux policiers, gendarmes, gardiens de prison et pompiers. Tous ceux qui agressent des dépositaires de l’autorité publique doivent être condamnés à des peines exemplaires et les purger.
• Interdire les manifestations dès qu’il y a des menaces à l’ordre public. Comment accepter que le Code pénal ne soit pas strictement appliqué ? Les manifestations non déclarées sont des attroupements illégaux qui doivent donner lieu à des interpellations et des poursuites systématiques. Depuis le début de la crise, 95% des individus interpellés ont été remis en liberté.
• Dissoudre les groupuscules violents, anarchistes et extrémistes ; interdire de manifester et interpeller en amont les casseurs identifiés comme le permet la loi anti-casseurs. Cette proposition de loi des sénateurs des Républicains a été rejetée par les sénateurs En Marche en octobre dernier, finalement votée par les députés En Marche mais fait l’objet d’une saisine du Conseil constitutionnel par Emmanuel Macron. Il est plus que temps de rétablir l’ordre dans notre pays.
• Abaisser la majorité pénale à 16 ans pour répondre à la violence d’une délinquance de plus en plus précoce.
• Suspendre les allocations familiales des parents d’élèves absentéistes ou délinquants.
• Installer des systèmes de vidéoprotection et de contrôle d’accès dans tous les établissements scolaires.
• Permettre au juge de rendre obligatoire la castration chimique pour les prédateurs sexuels.
• Adopter une politique pénale beaucoup plus ferme : la place des criminels est en prison.
• Construire en urgence 15 000 nouvelles places de prison.
• Rétablir la double peine pour expulser les étrangers délinquants et criminels. Plus d’un prisonnier sur cinq est aujourd’hui de nationalité étrangère (15 000, soit 22% des détenus). Selon la dernière étude disponible de l’ONDRP (2013), 84% des vols à la tire, 30% des vols sans violence, 21% des vols avec violence et 18% des violences sexuelles sont commis par des étrangers.