Réforme des retraites : vers une nouvelle semaine de grève
Le mouvement contre la réforme des retraites est entré dans son 2ème mois et ses opposants misent sur un regain de mobilisation avec les deux journées de manifestation prévues ce jeudi 9 janvier et samedi 11 janvier.
Même si le taux de grévistes a baissé, le trafic est resté très perturbé pendant les vacances scolaires à la SNCF et à la RATP.
Le gouvernement s’est réuni ce matin en conseil des ministres, pour faire le point sur les négociations. Mardi 7 janvier, Edouard Philippe ouvrira une séance de discussions au ministère du Travail, à laquelle sont conviés les partenaires sociaux.
POSITION DES RÉPUBLICAINS :
Ces grèves massives qui pénalisent injustement les Français sont d’autant plus insupportables que la réforme des retraites n’a plus de réforme que le nom. Chaque jour qui passe depuis le début de la grève apporte son lot de dérogations et exemptions au régime universel par répartition et par points, promis par le candidat Macron en 2017.
Christian Jacob : « Il cède au fur et à mesure, comme avec les gilets jaunes. Non seulement il n’y a pas de réforme mais, en plus, il augmente la dépense publique. Cette réforme est la démonstration d’une impréparation totale et, disons-le, d’un total amateurisme » (les Echos le 2 janvier 2020).
La liste des renoncements d’Emmanuel Macron dans sa réforme des retraites :
- Recul sur la suppression des régimes spéciaux : alors que le rapport Delevoye prévoyait la suppression progressive des régimes spéciaux à partir de 2025 (pour la génération née à partir de 1963), elle ne produirait finalement ses effets qu’à partir de 2047 (pour la génération née à partir de 1985). Par ailleurs, la liste des concessions aux régimes spéciaux ne cesse de s’allonger : après le régalien (ce qui est légitime), les contrôleurs aériens, les hôtesses de l’air, les marins pêcheurs, les danseurs de l’Opéra de Paris, les transporteurs routiers bénéficient de multiples exemptions. Le régime universel n’aura d’universel que le nom.
- Recul sur « l’âge pivot » et sur la nécessité de travailler davantage : alors que le Premier ministre a annoncé la mise en place progressive d’un âge pivot à 64 ans de 2022 à 2029, le gouvernement et la majorité semblent aujourd’hui faire machine arrière. Richard Ferrand a proposé le 5 janvier 2020 que la décote de l’âge pivot ne soit que «temporaire», ce qui est un pas de plus vers le renoncement à travailler plus longtemps. Faute d’avoir dit la vérité aux Français pendant la campagne en prétendant que l’âge légal pourrait demeurer à 62 ans, Emmanuel Macron est pris au piège de sa propre démagogie.
- Recul sur les économies pour combler le déficit : le gouvernement a répété à maintes reprises qu’il travaillait à budget constant, sans perspective d’économies. Les reculs du gouvernement sur le régime de retraite universel vont avoir un coût qui se chiffrera à terme en milliards d’euros, voire en dizaines de milliards d’euros (selon le Figaro). Le déficit du système de retraites se creusera d’environ 10 milliards d’euros d’ici 2025 (entre 8 milliards d’euros et 17 milliards d’euros de déficit en 2025 selon le Conseil d’orientation des retraites) alors que les efforts d’économies ne sont pas documentés et sont renvoyés à la négociation. Non seulement le gouvernement n’a pas le courage de faire des économies, mais il promet des milliards d’euros supplémentaires, notamment pour augmenter la rémunération des enseignants.
NOS PROPOSITIONS :
Nous sommes les seuls à avoir réformé le système de retraites en 1993, 2003 et 2010, et nous avons des propositions claires :
• Préserver le pouvoir d’achat des retraités : refuser toute hausse des cotisations ou toute baisse des pensions. L’âge de départ à la retraite doit passer de 62 à 64 ans, tout en tenant compte de la pénibilité de certaines carrières ;
• Mettre fin aux régimes spéciaux ;
• Sanctuariser les acquis de la politique familiale concernant les droits familiaux et conjugaux, qui sont des piliers de notre système de retraite ;
• Rapprocher les règles public / privé ;
• Préserver l’indépendance des caisses de retraites autonomes des organismes qui ont été de bons gestionnaires, et qui ont dégagé des excédents sans faire appel aux contribuables ;
• Garantir les pensions de réversion des veuves et des veufs.