Eric CIOTTI

La réponse face aux casseurs ne peut être que judiciaire

Eric Ciotti au Parisien : « La réponse face aux casseurs ne peut être que judiciaire »

En réaction aux violences commises ce week-end à l’occasion des manifestations des Gilets jaunes, le député LR préconise des peines plancher.

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, spécialiste des questions de sécurité au sein de LR, réagit au week-end de mobilisation des Gilets jaunes.

Quel regard portez-vous sur la gestion des manifestations des Gilets jaunes ce week-end par le gouvernement ?

En matière de maintien de l’ordre, je n’ai pas de critique à effectuer. Les policiers ont fait leur travail avec efficacité. Ce qui appelle une réaction, c’est la récurrence de la violence. Il faut donc trouver les moyens judiciaires pour y mettre un terme. On ne peut pas laisser la responsabilité de faire respecter la loi dans notre pays aux seuls policiers. Il faut que les magistrats prennent leurs responsabilités avec beaucoup plus de force. Pour moi, la réponse ne peut être que judiciaire. Et là, très clairement, il faut changer de cadre.

C’est-à-dire ?

Je propose depuis des mois que nous appliquions des peines plancher dès le premier délit commis à l’encontre d’un représentant des forces de l’ordre ou d’un dépositaire de l’autorité publique : au minimum, deux ans ferme pour les violences conduisant à une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours, quatre ans ferme pour les ITT supérieures à huit jours. Nous en avons déjà débattu lors du dépôt d’une proposition de loi LR le 7 mai dernier. Je regrette que le gouvernement refuse d’appliquer ces peines plancher. Dans l’immédiat, sans attendre le vote de cette loi qui me paraît inéluctable, il faudrait à tout le moins que la garde des Sceaux envoie une circulaire de politique pénale à tous les parquets pour requérir immédiatement de la prison ferme contre tous ceux qui portent atteinte – ou qui commettent un outrage – à l’encontre d’un uniforme de la République.

Croyez-vous qu’une coagulation des mécontentements soit possible à l’occasion de la journée de mobilisation du 5 décembre ?

Oui, je le crois. On sent bien aujourd’hui que le pays, après deux ans de macronisme, est sous tension. Il y a un sentiment généralisé d’injustice et d’inefficacité. Ce pouvoir a mis le pays au bord de la crise de nerfs. Mais pour moi, les revendications dans la rue, l’expression de la colère, sa dérive violente sont les traductions d’un échec. On doit pouvoir trouver des réponses qui évitent, par l’écoute et par le courage de la réforme, d’en arriver à ces situations de tension extrême.

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