Crise Agricole

Ouverture Salon de l’agriculture

Ouverture du Salon de l’Agriculture ce samedi 22 février alors que le budget de la PAC est menacé

Emmanuel Macron était présent ce samedi 22 février à l’ouverture du salon de l’Agriculture. Il reviendra du sommet européen sur le budget de l’UE (2021-2027).Les 27 dirigeants des pays de l’UE sont réunis à Bruxelles en ce moment pour s’accorder sur ce prochain budget, et notamment concernant la Politique agricole commune (PAC).

La Commission avait initialement présenté un budget de 324Mds€ en baisse de 12% (en prix constants 2018), alors que le budget actuel de la PAC est de 383Mds€. Le président du Conseil européen Charles Michel a ensuite proposé une baisse un peu moins importante, avec un budget de 329Mds€ qui doit servir de base de discussions au Conseil.

Le budget alloué à la PAC dépend de l’accord final que l’UE doit trouver sur la ventilation du budget global de l’UE, de l’ordre de 1000Mds€, budget qui devra se passer de la contribution du Royaume-Uni (entre 60 et 75Mds€ sur 7 ans).

POSITION DES RÉPUBLICAINS 

LE DOUBLE DISCOURS D’EMMANUEL MACRON SUR LA PAC

Alors qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour défendre le budget de la PAC en 2018 (lorsque la Commission européenne demandait les positions des Etats sur le budget global de l’UE), il essaye soudainement apparaitre comme le grand défenseur du budget de la PAC, la veille du Salon de l’Agriculture. Il est un peu tard pour un tel revirement.

•  Emmanuel Macron tient depuis plusieurs années un double discours sur le budget de la PAC. Le précédent commissaire européen en charge du budget, Gunter Öettinger, avait publiquement dénoncé cette imposture en mai 2018 lors d’une audition au Sénat, en expliquant que « la position française a toujours été de réduire le budget ».

A contrario, nous avons toujours défendu le maintien du budget de la PAC et du versement des aides directes. C’était d’ailleurs une priorité de notre projet pour les élections européennes.

POURQUOI NOUS DÉFENDONS LE MAINTIEN DU BUDGET DE LA PAC 

  Nos agriculteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur travail : la baisse du budget de la PAC envisagée par le Conseil et la Commission ferait perdre entre 500 et 600M€ d’aides aux agriculteurs français, alors que, selon la Mutualité sociale agricole, 1 agriculteur sur 3 a un revenu mensuel inférieur à 350 € par mois.

•  Le maintien d’une forte production agricole en France et en Europe est un enjeu stratégique et économique fondamental, non seulement pour notre autosuffisance alimentaire mais également pour maintenir une industrie agro-alimentaire forte.

• La population mondiale augmentera de 1,5Mds€ d’habitants d’ici 2030 : la croissance de la demande alimentaire liée à l’accroissement démographique mondial est un enjeu majeur pour l’agriculture française, en terme de sécurité alimentaire mondiale et de marchés à conquérir.

• La France importe déjà 20 % de son alimentation. Entre 10 et 25 % des produits agricoles et alimentaires importés en France ne respectent pas les normes minimales environnementales et sanitaires imposées aux producteurs français (rapport du sénateur Laurent Duplomb, juin 2019). Nous consommons aujourd’hui en France, plus d’un jour par semaine, des produits qui sont uniquement des produits importés dans nos assiettes. Si rien n’est fait, cette tendance s’accentuera au détriment de la sécurité sanitaire de nos concitoyens comme du revenu de nos agriculteurs.

LE GOUVERNEMENT EST INCAPABLE DE RÉSOUDRE LA CRISE AGRICOLE

Emmanuel Macron ne prend pas la mesure de la crise agricole que nous traversons, et l’aggrave depuis 2017 :

Il n’a eu de cesse de défendre le CETA (qui crée une concurrence déloyale pour nos producteurs bovins, avec l’importation dans l’UE, à droits de douane nuls, de 65 000 tonnes de viande bovine nourrie aux farines animales) et a soutenu pendant plusieurs années le MERCOSUR avant de s’en détourner à la suite de querelles diplomatiques avec le président brésilien Jair Bolsonaro. Il appelait encore le 26 janvier 2018 à « finaliser rapidement » cet accord.

La loi EGALIM a été un véritable échec, comme l’a reconnu le ministre de l’Agriculture. Cette loi était censée augmenter le revenu des agriculteurs sans frapper le consommateur ; pourtant, « il n’y a pas un centime de ces négociations qui a bénéficié à nos agriculteurs, depuis la loi » expliquait Jérémy Decercle, alors président des Jeunes Agriculteurs, et désormais député européen En Marche.

Les agriculteurs indépendants ont subi en 2018 une hausse massive de charges sociales. Le gouvernement a augmenté les cotisations AMEXA pour tous les agriculteurs non-salariés gagnant plus de 720 € par mois. Pour un agriculteur qui touche 1 350 € par mois, cela représente une perte de pouvoir d’achat de 340 € par an. Comme beaucoup de Français et beaucoup d’entrepreneurs, les agriculteurs sont accablés par les impôts et les normes.

Pour la première fois depuis 1945, la France a importé en 2018 plus de produits agroalimentaires européens qu’elle n’en a vendus aux autres pays européens : les échanges de produits agroalimentaires avec l’Europe sont déficitaires de 300 M€ (INRA). Depuis 2011, nos exportations vers l’Europe stagnent, alors que nos importations ont bondi de près de 25%, pour toutes les filières (excepté les boissons).

Nos agriculteurs sont de plus en plus accusés d’être les ennemis de la bonne alimentation et du bien-être animal, et sont victimes d’« agri-bashing » et de violences. La cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole Demeter a recensé en 2019 14 498 faits de violence contre les agriculteurs (+1,5% par rapport à 2018). La France est pourtant au 3è rang mondial en matière de durabilité des pratiques agricoles (The Economist en 2018), et l’Organisation mondiale du commerce a nommé en 2019, pour la 3è année consécutive, le modèle agricole français comme étant le système de production alimentaire le plus durable au monde. 

NOS PROPOSITIONS

Il est indispensable de conserver la diversité de l’agriculture française, capable de couvrir toutes les gammes, et de ne pas opposer les modes de culture les uns aux autres. Nous devons maintenir une agriculture d’exportation conquérante, tout en soutenant les productions locales et les circuits de proximité, l’agriculture raisonnée, et le bio.

A chaque contrainte supplémentaire imposée aux producteurs français succède une vague d’importations de produits étrangers. Entre 10 et 25 % des produits agricoles et alimentaires importés en France ne respectent pas les normes minimales environnementales et sanitaires imposées aux producteurs français (rapport du sénateur Laurent Duplomb, juin 2019). C’est pour cela que nous défendons une baisse de charges et un allègement des normes les plus absurdes qui pèsent sur nos agriculteurs, notamment en interdisant la surtransposition des directives européennes pour mettre fin à la concurrence déloyale intra-européenne.

• Nous proposons également d’instaurer une barrière écologique aux frontières de l’Europe pour sanctionner l’importation depuis des pays qui ne respectent pas nos standards environnementaux. Il est pour le moins incohérent de surtaxer les automobilistes français et de détaxer les importations d’outre-Atlantique qui concurrencent déloyalement nos productions agricoles.

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